couple
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Et maintenant le toi+moi, à quoi cela correspond-il ?
- Par moreau-mediation
- Le 09/12/2024
Et maintenant le toi+moi, à quoi cela correspond-il ?
Au moment où j’ai décidé d’écrire ce billet, un air m’est revenu en mémoire…Toi plus moi, plus eux plus tous ceux qui le veulent.Plus lui, plus elle plus tous ceux qui sont seuls. Allez venez et e ntrez dans la danse. Allez venez, laissez faire l’insouciance (Toi plus moi de Grégoire).
Toi et moi correspond au nous. Depuis des années, le couple représente un idéal où 2 personnes se fondent quasiment dans le sens littéral du terme. La tendance était de tout faire ensemble et d’avoir assez peu d’indépendance. Dès lors dans l’entendement, le couple est un facteur de stabilité.
Pourtant, il suffit de regarder les statistiques pour s’apercevoir que ce monument s’effondre doucement ; en 2015, 123 668 divorces ont été prononcés (Tableaux de l’économie française, Edition 2017, Insee Références).
Sartre pensait que l’instabilité et le caractère éphémère du couple étaient inévitables puisqu’il ne s’agit là que d’une guerre des egos qui cherchent à prendre le dessus l’un sur l’autre.
Aujourd’hui, force est de constater que nous sommes passés du « sans toi, je n’existe pas » au « je, moi et moi-même ».
D’ailleurs, la définition du couple s’est démultipliée. Il existe une grande diversité de relations, allant du mariage jusqu’aux relations à distance à cause de contraintes professionnelles en passant par les relations dans lesquelles les 2 membres du couple définissent ensemble les règles et limites de chacun et les relations libres où chacun peut avoir toutes les relations qu’il veut avec ou sans amour, avec ou sans possession.
La société est devenue plus indépendante et accorde moins de valeur aux liens familiaux.
C’est également une des conséquences du contexte socio-économique. En effet, celui-ci permet d’avoir des rêves et de se battre pour les réaliser. Et ce qui s’applique dans le domaine du travail, s’applique dans la vie de couple.
De nos jours, je suis moi, tu es toi et nous partageons un espace limité pendant un temps indéterminé.
Le couple, l’amour se sont adaptés à une société individualiste. Nous sommes dans une ère que Marcela Iacub appelle « l’hyperindividualisation ».
Le couple, lieu de la dépendance mutuelle voit l’aimant tiraillé entre son besoin de l’être aimé, de l’autre et sa volonté de liberté et d’autonomie. C’est là un équilibre fragile. Si l’aimant s’intéresse davantage à lui qu’à l’autre, le couple n’est plus stable mais fait l’objet d’un plus grand désir encore et devient, par conséquent, de plus en plus idéalisé. C’est alors un cercle vicieux qui s’aggrave à chaque frustration et désenchantement de l’autre.
L’individu a procédé à la transformation de la notion même de couple pour le mettre en phase avec lui-même.
L’individu voudrait que le moi se construise et évolue grâce à l’autre. De ce fait, l’autre ne devient que le reflet de moi ou s’intègre au moi. Mais alors c’est l’altérité même qui est transgressée et le nous est égal au moi + au reflet de moi.
Il y a, dès lors, beaucoup de culpabilisation de l’autre et peu de responsabilité à propos du soin à donner au couple.
Penser plus à soi qu’à l’autre n’est pas toujours synonyme de négligence de l’autre. Mais l’individualisme n’est pas toujours le meilleur équilibre entre le bien-être personnel et celui du couple car certains oublient de prendre en considération les émotions de l’autre. Les émotions sont souvent la base des conflits. Le médiateur peut intervenir dès le déséquilibre de la relation du couple ou à partir du conflit pour guider le couple afin que celui-ci retrouve une meilleure qualité relationnelle et une meilleure communication. Que l’équilibre soit rétabli et que « toi + moi » donne un couple serein et épanoui au quotidien !